Depuis la catastrophe de janvier 2010, d’énormes efforts ont été consentis pour aider le pays à se relever et améliorer la vie des Haïtiennes et Haïtiens dans les quartiers touchés.
Plus de 80% des dix millions de mètres cube de débris générés par le séisme ont été dégagés des rues de Port-au-Prince. Ce rythme a été plus rapide que celui enregistré en 2004 après le tsunami en Indonésie. Une intervention des Nations Unies a non seulement déblayé un million de mètres cube de décombres mais aussi recyclé ces débris et les a transformés en pavés, escaliers et places publiques où les enfants peuvent aujourd’hui jouer. Cette initiative est encore en cours à Léogâne.
Pour contribuer à la lutte contre la pauvreté dans le pays, le PNUD travaille avec les ministères concernés pour accompagner la transition de l’urgence vers le développement et garantir que les initiatives se pérennisent, s’intègrent directement au cœur des politiques publiques et soient gérées par les institutions haïtiennes en place. Cette logique a permis par exemple, suite aux projets de gestion et recyclage de débris, de créer une Unité de gestion des débris inertes qui a été mise sur pied au sein du Ministère des travaux publics, transports et communications.
De plus, l’appui technique du PNUD a permis au gouvernement la création de l’Unité de construction de logements et de bâtiments publics et le lancement de la Politique nationale du logement et de l’habitat qui font suite aux actions du projet 16 quartiers/6 camps dans le cadre de la relocalisation de plus 11 000 familles déplacées et la fermeture de 50 camps. Les espaces publics reprennent vie...
Dans la même intervention et dans l’esprit de garder les Haïtiens au cœur des décisions de leurs quartiers, de leur propre pays, le PNUD a continué à renforcer les plateformes communautaires. Ces huit plateformes sont constituées de 160 femmes et d’hommes des secteurs de la vie associative dont les choix ont été validés par la population et le gouvernement.
À travers un programme de formations ciblées et des projets d’infrastructures gérées directement par elles, les plateformes apprennent à mieux répondre aux besoins de leurs communautés tout en décidant elles-mêmes des priorités de développement de leurs quartiers, de la réhabilitation de routes à la création d’emplois en passant par la formation professionnelle, ou l’évaluation des risques urbains et l’installation de lampadaires solaires pour assurer la sécurité des femmes le soir.
En parallèle à cette approche intégrée, lutter contre la pauvreté à l’échelle nationale exige tout d’abord une identification des familles les plus vulnérables. Grâce à une série d’enquêtes ménages effectuées par des agents sociaux du gouvernement, la création d’un Registre unique de bénéficiaires a été entamée. Ce registre est un outil clé pour mieux canaliser les ressources disponibles vers les plus vulnérables. Avec l’expertise technique du PNUD, près de 15 000 ménages dans des zones précaires ont été recensés, soit près de 100 000 personnes, et classés selon leur niveau de vulnérabilité. Le Registre est déjà en utilisation dans le cadre des programmes de protection sociale mis en place par le Fonds d’assistance économique et social du gouvernement.
L’objectif de pérennisation à travers ces initiatives reste au cœur du travail du PNUD pour la réduction de la pauvreté dans le contexte des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dont la date butoir est 2015. Un rapport national de suivi des OMD est en cours de rédaction et sera publié en 2014 en partenariat avec le Gouvernement d’Haïti.
Alors que ces interventions continuent de porter leurs fruits, il reste des défis colossaux avant qu’Haïti puisse assurer sa position de pays émergent en 2030. Ces défis pourront uniquement être relevés en partenariat, sous l’égide des autorités nationales, avec l’engagement du peuple haïtien et l’appui des partenaires internationaux.